Compagnon de cellule Lyrics & Tabs by Bouchées Doubles

Compagnon de cellule

guitar chords lyrics

Bouchées Doubles

Album : CollectorPlayStop

Tiers-monde dans le rôle d'un tirailleur sénégalais:
J'ai pas eu le choix entre 4 murs et 4 planches,
Depuis le temps maintenant j'crois qu'la mort serait plus tendre,

J'ai vu des surveillants, crachant dans la bouffe,
D'autres pissant dans la bouche, de détenus en sous-vêtements,
Je souhaite en c'moment, qu'ils ne se rappellent pas d'moi,
Impressionnant comme la cruauté de l'homme n'a pas de loi!
Apparemment c'est mon tour, la porte s'ouvre, tout doucement,
Hamdoulillah ce n'est qu'un arrivant!
Il est en piteux état! «Hé homme blanc moi le noir je te laisse le matelas»
Ibrah dans le rôle de Jean Moulin:
«Merci jeune homme, mais vous ne restez pas ainsi,
Prenez au moins cette couverture elle vous évitera le pire,
Car le sol est recouvert de verres brisés,
Déjà qu'j'vous prive d'un lit, je n'souhaiterai pas vous voir aussi vite blessé»

Prenez au moins cette couverture elle vous évitera le pire,
Car le sol est recouvert de verres brisés,
Déjà qu'j'vous prive d'un lit, je n'souhaiterai pas vous voir aussi vite blessé»
Tiers-monde dans le rôle d'un tirailleur sénégalais:
Il en a plus besoin qu'moi c'blanc-bec,
Joue le mec différent, mais je reste méfiant,
Il me raconte qu'il y a une heure il était interrogé,
Que l'oppresseur tient vraiment à le faire parler!
Il me raconte la douleur d'avoir été torturé,
Il me raconte que jamais il n'a parlé...
Ibrah dans le rôle de Jean Moulin:
«JAMAIS! Le Reich ne m'attachera en laisse,
Jamais je n'accepterai de coopérer avec l'unité SS,
Sur des faits qu'ils tentent de me faire signer!
Où il est dit qu'ce sont les troupes sénégalaises qui ont tué:
Sans raison, des pères des fils, violé des femmes des filles,
Eventré des nourrissons, mais je reconnais les manières nazies,
Donc j'tiens ma langue jusqu'au bout, sans bouger ni douter,
De l'innocence africaine, et même les coups qu'ils me foutent,
N'obtiennent de moi, que le silence,
Plutôt mourir debout pour la France que d'vivre à genoux devant aux allemands,
Voilà pourquoi j'me retrouve avec toi enfermé,
Baignant dans mon sang pour avoir tenu tête à la race aryenne,
C'est seulement mort que mon combat s'arrêtera,
Donne mon corps pour mon pays tant qu'l'honneur reste avec moi,
Et toi dis moi pourquoi ils te retiennent détenus,
Entre les murs de cette cellule si puante et lugubre?»
Tiers-monde dans le rôle d'un tirailleur sénégalais:
«Je suis un soldat, noir de la France,
Originaire du Sénégal dans le nord d'la Casamance,
J'suis le père d'une famille immense,
J'demandais rien à personne, j'ai perdu mon honneur je l'pense,
Recruté d'force par mon chef de village,
J'ai atterri à poil devant l'toubab qui m'appelait «Le Sauvage»,
Apparemment il était toubib,
Il a pas du comprendre les pages de sa Bible,
Officiellement officier,
J'étais fier qui démettèrent de traverser le désert à pied,
J'ai embarqué sur le Port d'Alger,
Des arabes aussi étaient engagés mais,
Arrivé à Toulon, j'marchais au pas,
Vu ma couleur les soldats français ne me saluaient même pas!
J'te jure qu'ils m'accepteront,
Car la mort ne trie pas les couleurs qu'il y a sur l'front,
Ca fait maintenant plusieurs jours qu'nous combattons,
Au champs de bataille de Chasselay tout près de Lyon,
J'me suis écarté du groupe car j'n'avais plus de munitions,
Et c'est là que mes chefs ont déclaré l'abandon,
J'ai simulé un cadavre parmi les corps,
Dissimulé, mes commandants blancs étaient humiliés,
«Séparez les chrétiens blancs de cette tête de nègre»,
Voilà c'que dit une voie allemande d'un ton tristement funèbre,
Et là je les ai vu, mitrailler les tirailleurs,
Ecrabouiller sous les tanks les corps qui respiraient encore,
Je les ai vu, puis j'ai fuit sous le bruit de leurs rires,
Et toi qui es-tu, crois-tu être prêt à mourir?!»
Ibrah dans le rôle de Jean Moulin:
«Moi, c'est Jean Moulin, et j'ai 41 ans,
Officiellement préfet de Chartres, officieusement membre de la Résistance,
Fondateur de plusieurs milices et groupuscules,
Mon statut d'homme de loi, en fait c'est tout autre qu'il dissimule,
J'ai, sous mon parcours politique,
Une politique de dramatique, où les armes sont les clés d'la liberté,
J'combats comme toi mais dans un réseau clandestin,
Où la lutte se fait dans l'ombre afin qu'la lumière brille enfin,
Sur les jours d'ma patrie, martyrisée par les boches,
Si seulement j'avais la force je les mettrais en morceaux!
Pour la terreur qu'ils infligent, pour les peuples meurtris,
Mais vois-tu, l'engagement qu'j'ai envers c'pays que j'aime,
J'le fais parce que je l'aime,
Pas pour qu'on donne mon nom à celle d'une rue,
C'est pas mon but, j'ai juste par orgueil,
Envie de leur survivre, que partager leurs cercueils,
J'espère aussi qu'après tout ça, justice soit faite,
Pour mes frères francophones, des rares signés de leurs terres,
Morts dans une guerre qui n'était pas la leur,
Morts pour que vive un autre en se fichant d'sa couleur,
Même si demain les coups finissent par mettre un terme,
Me font oublier que j'ai mal, jamais j'oublierai de me taire,
Car pour le, fondement de mes valeurs,
Je souhaite mourir comme un homme que de vivre en déshonorant la bannière,
Tricolore, mais pas seulement pour son symbole,
Pour la liberté des hommes, pour l'égalité des hommes,
Pour la fraternité qu'tu m'as montré entre les hommes,
Pour tous ça tant qu'mon cœur bat encore j'porterai les armes...
...Et puis merde ils ne m'auront jamais,
J'préfère qu'ma vie cesse, qu'mes lèvres dévoilent ce que je sais,
J'ai si peur que ma bouche me trahisse,
Que c'morceau de verre brisé soit ma seule porte de sortie,
Excuse-moi pour c'que j'vais faire,
J'te dis ADIEU et je quitte cet enfer...»

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